Synopsis


Oskar vit seul avec sa mère à Blackeberg, banlieue ordinaire de
Stockholm, au début des années 1980. Souffre-douleur de sa
classe, il est fasciné par les affaires criminelles et s’invente des
scénarios de vengeance, armé de son couteau de poche. Un
soir, il fait la connaissance d’Eli, sa nouvelle voisine. Elle ne sort
que la nuit, a oublié la sensation de froid et dit avoir « à peu
près » son âge, douze ans. Son arrivée coïncide avec une série
de meurtres perpétrés dans les environs : Håkan, l’homme qui
l’accompagne, et elle-même font des victimes pour lui procurer
du sang. Leur entreprise finit par se retourner contre eux :
découvert, Håkan s’asperge le visage d’acide pour empêcher
toute identification et meurt en se livrant à la morsure de celle
qu’il sert. De son côté Eli, affamée, s’en prend à une femme
mais le compagnon de cette dernière s’interpose. Impuissant à
sauver Virginia contaminée, Lacke traque la tueuse jusque chez
elle. Oskar intervient et livre l’homme en pâture à la créature.
Le garçon a compris qu’Eli est un vampire, mais reste avec elle
par amour, sans compter qu’elle lui donne de l’assurance :
désormais, il riposte aux brimades de ses camarades. Aux
abois, Eli décide de quitter Blackeberg. Effondré, Oskar se rend
tout de même à son cours de gym aquatique, mais il tombe
dans un piège. La bande qui le harcèle est sur le point de le
noyer lorsqu’Eli fait irruption et massacre les agresseurs. Les
deux enfants quittent la ville à bord d’un train, Oskar veillant
sur la malle dans laquelle son amour a trouvé place.


PRESENTATION



A des lieux des stéréotypes de l'adolescence que propose la série de films « Twilight », « Morse » est un film fantastique portant sur le cas d'une enfant vampire. Il s’agit aussi de la rencontre d'enfants en souffrance, de deux solitudes et d’un amour naissant, timide, discret, sensible.

Le film est tiré du premier roman du suédois John Ajvide Lindqvist «Laisse-moi entrer ». Il sera très facile de croiser le récit initial (ne serait-ce qu’au travers d’extraits), son adaptation cinématographique signée par l'auteur du roman et le remake américain du film suédois « Laisse-moi entrer » de Matt Reeves.

« Morse » place son intrigue dans une banlieue de Stockholm terne, glauque, glacée prenant le contrepied absolu des décors gothiques ou romantiques propres au genre. Sans tomber dans la surenchère, le film offre des effets spéciaux réussis qui servent efficacement le récit.
« Morse » offre différentes pistes d'exploitation du mythe des vampires (ses codes et ses rituels) à la noirceur du thriller (on pense à la trilogie Millenium).

C'est une double entrée à saisir avec les élèves souvent friands de ce genre de films. « Morse » pose la question du point de vue. Comment perçoit-t-on cette enfant vampire ? Fragile, tendre et en souffrance ou monstre que la soif de sang rend impitoyable ? Quel âge peut-elle avoir sous l'apparence de ses 12 années ? Comment le vit-elle ? Le film est sombre noir, angoissant, pourtant -et c'est là où réside sa réussite - reste touchant, vibrant de tendresse et d'humanisme.

Frédéric Voulyzé – TCB « Centre Créatif d’Education à l’Image » (http://tcb51.blogspot.com)